Le plan pour la sécurisation des établissements scolaires voulu par le président de la République est sur sa lancée. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux et le ministre de l'Education Luc Chatel ont présenté, mercredi 23 septembre, la circulaire de mise en œuvre. Ce plan avait été annoncé à la suite de l'agression au couteau d'une enseignante, le 15 mai dernier. Mais la fouille des cartables, la mesure la plus contestée des propositions de l'ancien ministre de l'Education nationale Xavier Darcos, ne figure plus au menu. "Aujourd'hui la loi ne nous permet pas la fouille des élèves", a expliqué Luc Chatel. "Nous avons beaucoup discuté et nous avons considéré qu'à ce stade il n'y avait pas nécessité de légiférer", a-t-il ajouté. Selon le ministre, le plan tel qu'il est présenté se suffit à lui-même.
Ce plan reprend, pour le reste, l'essentiel des mesures proposées par Xavier Darcos et appuyées par le président de la République qui, lors de son discours sur la sécurité le 28 mai, avait parlé de "sanctuariser" les établissements scolaires. Dans leur circulaire, les deux ministres pressent les établissements de réaliser un diagnostic de sécurité d'ici fin 2010. Au 1er septembre, 1.881 "diagnostics" avaient été réalisés, dont ceux des 184 établissements les plus sensibles. Ces derniers devront les mettre en œuvre au cours de l'année scolaire 2009-2010. Ces diagnostics permettront aux conseils d'administration des établissements de décider d'éventuels aménagements, pose de grilles, "de sas de sécurité, de vidéoprotection, voire de portiques de sécurité", a précisé Luc Chatel. Les établissements les plus exposés aux faits de violence devront en plus réaliser un "diagnostic de sûreté" à partir d'une "analyse circonstanciée et exhaustive des points de vulnérabilité". Les "correspondants sécurité-école" seront généralisés à tout le second degré, voire étendus à certains établissements du premier degré.
Autre volet du plan : la sécurisation des abords. Des opérations "bien ciblées dans le temps" pourront être menées par des "équipes mobiles" mixtes (Education-Police) avec le soutien de la police municipale. Brice Hortefeux s'est dit "très favorable" à la vidéosurveillance, sachant que 15% des auteurs d'incidents graves viennent de l'extérieur.
Une convention a été signée avec l'Institut national des hautes études de sécurité et l'Ecole supérieure de l'Education nationale pour former, dès le premier trimestre 2010, les personnels les plus exposés à la gestion de crise.
Enfin, le préfet organisera des réunions périodiques pour tirer le bilan des actions mises en place. Le président du conseil général, les maires concernés et les représentants des associations, les correspondants police et gendarmerie "sécurité école" pourront être associés.
La circulaire ne donne en revanche aucune précision sur le financement de ces mesures. A l'annonce du projet de plan par Xavier Darcos, fin mai, l'ADF et l'ARF s'étaient montrées sceptiques sur des mesures "aussi spectaculaires que probablement peu efficaces".
Michel Tendil, avec agences
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